Chômage
pour certains, combat pour d’autres
Ils sont des milliers,
ces jeunes camerounais diplômés au chômage depuis des années. Néanmoins,
quelques rares chanceux arrivent à sortir du tas en faisant valoir leurs
relations, d’aucuns grâce au soutien de leurs parents.
Avoir un diplôme n’est
pas synonyme de travail au Cameroun. La licence, le master voire le doctorat
n’ouvrent guère les portes de l’emploi, du moins pour certains « types de Camerounais » selon DARI Vincent de Paul. Titulaire d’un Master II en Anthropologie, Rome DARI a
déjà passé deux ans au chômage et il n’aperçoit pas toujours l’ombre d’une
lumière sur le sentier de sa réussite. « Au début je ne pensais pas en arriver là. Pour moi, un jour à l’autre
la situation allait se décanter mais voilà déjà deux ans passé au chômage mais
toujours aucun espoir » se lamente-t-il. A lui d’ajouter « je ne suis pas le seul dans cette
situation. Il y a des milliers de jeunes camerounais qui sont dans la même
situation. L’accès à la fonction publique est verrouillé, pour avoir un poste à
l’administration publique, il faut monnayer ou connaitre quelqu’un. Le privé
n’en parlons plus ».
Si comme DARI, beaucoup
de jeunes camerounais ne trouvent pas d’emplois après l’obtention de leurs
diplômes, certains arrivent quand même à se démêler. C’est le cas de Mohamadou MBODOU, ingénieur
en télécommunication option Réseau et Applications. « Ce que les jeunes oublient, c’est qu’ils peuvent créer eux-mêmes
leurs propres emplois s’ils ne peuvent pas accéder à la fonction
publique » dit-il. Certes, l’esprit de créativité échappe à beaucoup
de jeunes mais le financement pose aussi problème. Pour MBODOU, « lorsqu’un jeune veut créer son propre
emploi, le plus difficile c’est le financement. Je n’ai pas toujours rêvé
d’exercer à la fonction publique. Après mon diplôme d’Ingénieur en réseau et
application, j’ai monté un projet de cybercafé qui, grâce à Dieu a été financé
par un oncle ». Si pour certains jeunes, le bonheur ne se trouve qu’à
la fonction publique Mohamadou MBODOU n’est pas de cet avis : « aujourd’hui, je suis mieux que certains
fonctionnaires. Grâce à mon entreprise que j’ai élargie au-delà du cybercafé je
me suis marié et j’ai une famille comblée ».
Bien que, comme MBODOU,
certains diplômés créent leurs propres emplois, le chômage est encore choses récurrente
ici au Cameroun. Il y a des titulaires de licence, de Master call-boxeurs,
gérants dans les bars… comme quoi « débrouiller n’est pas voler ».
Brillant
RONDOUBA